Violences à l’école

 

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Allemagne Angleterre France.
Une étude comparative européenne de 12 établissements du deuxième degré

                                            


                                                               Emilie Barrier, Jacques Pain, Daniel Robin

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Une approche pluri-méthodologique (Extraits de la préface).

Dans le cas de l’approche ethnologique, les individus sont les établissements. Toutes les informations recueillies et analysées, le sont dans le but de caractériser le fonctionnement et les systèmes d’interactions décrivant la vie de ces établissements. Au départ, ils ont été choisis, a priori, selon un classement officiel de la violence en fonction de critères divers dont la fréquence de certains actes déclarés, c’est un échantillon de jugement. Et c’est dans chacun d’eux que les observations ont été conduites, sachant au départ leur statut. L’établissement est donc un individu à part entière dont on tente de démonter le fonctionnement, et la typologie de départ a toujours été un référent, tout comme l’appartenance à l’un des trois pays.

Dans le cas de l’approche statistique, si le choix des établissements est le même – ce qui ne permet pas d’avoir une vision représentative des phénomènes – les individus sont différents puisque ce sont chacun des membres de la communauté éducative de l’établissement, soit les enseignants, la direction, les administratifs et personnels de service d’une part, et les élèves d’autre part. d’autres acteurs concernés, comme les parents et les partenaires civils de l’école, auraient pu être pris en compte, mais les contraintes matérielles de l’étude ne le permettaient pas. Il ne s’agit plus d’établissement, mais de personnes, tous les adultes et élèves vivant dans l’un des établissements, le fait d’appartenir à un établissement, ou à un pays n’étant qu’une caractéristique parmi d’autres de chaque individu, au même titre que d’être directeur ou secrétaire. Ce qui est recherché ici, ce sont des familles de personnes qui ont la même perception des faits de violence et des réactions similaires à ceux-ci. On analyse ensuite la répartition de ces familles homogènes qui par leur présence ou leur poids donnent une nouvelle caractérisation des établissements et des tendances au plan des aires culturelles.

Si dans la première approche, l’homogénéité de l’établissement est initiale, la seconde approche en fait des établissements inhomogènes où on cherche au contraire à en percevoir la multiplicité. C’est en cela que ce double choix méthodologique rend nécessaire l’analyse de la convergence des résultats et le repérage des stabilités. Il faut remarquer combien une approche ethnologique à laquelle on attribue d’ordinaire un rôle d’étude au plus près de la diversité et une approche statistique qui souvent nivelle la réalité, fonctionnent ici à l’inverse de l’image qu’on en a. en quelque sorte, c’est à l’approche statistique que revient la mesure de la diversité alors que la première exprime la vision dominante dans chaque établissement.........

Les enseignements

L’observation de la perception des faits de violence dans des établissements de trois pays n’a pas permis de donner à la violence un statut d’objet scientifique. Dans une comparaison internationale, la construction de la comparabilité doit intégrer une variété de formes de fonctionnement. Cela ne permet pas, de façon générale, d’atteindre des concepts aussi multivalents, surtout lorsqu’ils associent, comme c’est le cas de ce concept de violence, des champs d’interprétation dans lesquels le positif et le négatif sont mélangés. C’est pourquoi nous avons choisi d’approcher la diversité des « points de vue » sur les violences à l’école, dans des situations analogues.

La diversité de la perception des faits de violence

Les enseignants, comme les non-enseignants, particulièrement au niveau de l’équipe de direction, minorent généralement la violence, par rapport aux impressions des élèves, confrontés à un quotidien différent. Les contextes nationaux et les logiques organisatrices

La deuxième observation, au terme de cette étude, est le poids des contextes nationaux. L’organisation de l’écoute et de la participation

des élèves à la vie de l’établissement

La place faite aux enfants comme personnes, et non seulement comme élèves, apparaît comme particulièrement explicative dans les résultats de l’étude. On peut dire qu’indépendamment des lieux, lorsque l’organisation de la vie de l’établissement donne une place aux élèves dans son fonctionnement (délégués ou analogues, effectivement actifs et impliqués concrètement aux divers niveaux de la vie scolaire, avec des élèves participant régulièrement à des concertations avec les adultes, par exemple) ou bien qu’une écoute est organisée et systématique (tutorat, …) que ce soit de façon individuelle ou non, institutionnelle ou informelle, alors la perception de la violence est moins forte, voire inexistante dans les meilleurs cas.

La mobilisation des adultes

L’importance de la distance entre l’équipe de direction et les enseignants est corrélée à l’importance attribuée à la violence. La structuration du social dans le contexte du collège

et la réversibilité de tendances évolutives

Deux phénomènes liés apparaissent au niveau des enfants. Le premier est l’aggravation progressive de la perception de la violence au fur et à mesure de leur avancée dans le cursus scolaire et de leur vieillissement, le second étant le glissement progressif de l’établissement en tant qu’organisation scolaire à une organisation sociale. DLa perte des références

Toujours de manière générale, on constate un affaiblissement des références « morales ». Ainsi, pour un ensemble important d’élèves, les faits de violence se banalisent au point d’être considérés comme sans importance.

Enfin, on sent bien au travers de l’étude, et cela d’autant plus que les établissements ne sont pas organisés pour favoriser la participation et l’écoute des élèves, que chaque communauté, à l’intérieur de l’établissement se construit ses propres règles de vie, sans que soient toujours réaffirmées les règles de vie commune. Il ne s’agit pas là du seul règlement intérieur, peu intériorisé par l’ensemble des acteurs, mais de l’ensemble des règles de vie, y compris celles des rapports entre les individus.

Daniel Robin

Recherche action du CERIC

« Centre d’études, de recherches, et d’interventions de crise »

Université Paris Ouest Nanterre la Défense
Sciences de l’Éducation

Équipe « Crise, École, Terrains Sensibles »

École Doctorale 139